Le Camarguais



Un troupeau de Camarguais


1) Histoire et Origines.

Le cheval de Camargue est un petit cheval originaire de France : il est élevé uniquement dans le delta du Rhône, notamment dans les zones marécageuses de la Camargue, mais aussi dans la région de Fos sur mer et Tarascon jusqu'à Montpellier. Il sait se protéger du Mistral, ce vent froid qui souffle du nord, en se bouchant les narines et en courbant la tête d'une façon particulière. Domestiqué, il est utilisé par les gardiens des fameux taureaux de Camargue avec lesquels il partage les pâturages pauvres et peu accueillants de la région. Il n'est exporté nulle part ailleurs. Le Camargue est aussi le dernier représentant vivant à l'état sauvage, et pourtant il ne s'agit ni de chevaux sauvages, ni d'une race affinée. Cet animal, des plus robustes, est certainement la plus rustique des races élevées en France.

Certains prétendent qu'il descend du Cheval de Solutré (dont on retrouve la représentation rupestre dans les grottes préhistoriques de Lascaux), près de Lyon, oł, au pied d'une falaise rocheuse, on découvrit des milliers de squelettes des chevaux ; les hommes primitifs leur faisaient la chasse selon une méthode assez horrible : ils les épouvantaient par des cris et des hurlements, et les pourchassaient jusqu'à ce ravin oł les animaux affolés se précipitaient formant ainsi une importante réserve de viande. Le Camargue remonterait donc à la plus haute Antiquité.

D'autres, sans doute plus réalistes, affirment qu'il aurait, d'après sa morphologie, une très lointaine origine asiatique, comme d'ailleurs de nombreuses races. Il aurait été amené bien avant l'ère chrétienne sur les bords de la Méditerranée par les troupes d'Hannibal, au cours de la 2ème guerre punique. Mais on comprend mal pourquoi le général cartaginois, vainqueur des romains à la bataille de Cannes, aurait par la suite abandonné ses chevaux, si tant est que sa cavalerie ait été remontée par des chevaux ancêtres de cette race.

Toujours est-il que le cheval Camarguais était, près de 2 siècles plus tard, très apprécié dans les armées de Jules César. Il aurait, au cours de cette époque, bénéficié d'un apport de sang berbère ou arabe. Il a gardé sont type d'origine, malgré les croisements effectués au 19ème siècle, avec l'arabe, le pur-sang anglais, l'anglo-arabe et le postier-breton, en partie grâce à son mode de vie : les troupeaux (ou manades) s'ébattent en liberté dans les herbages parsemés d'étangs. Crin-Blanc héros d'un film, a rendu célèbre ce cheval à demi sauvage. En 1928, une réserve naturelle nationale de 150 km2 fut créée pour les Camargues. Ils sont à demi-sauvages : ils vivent en troupeaux (40 à 50 têtes) appelés manades. Les apports de sang extérieur ne sont plus autorisés et tous les ans, les nouvelles bêtes sont marquées au fer rouge.

La race qui a bien failli s'éteindre vers 1950, est répertoriée depuis 1968 dans un stud-book mais elle n'a été reconnue que depuis 1978.

Ce Camarguais pourrait bien
être Crin-Blanc


2) Description.

Le Camarguais est un cheval de type médioligne. Avec une taille variant de 135 cm à 145 cm et un poids allant de 300 à 400 kg, il pourrait être classé dans la catégorie des double-poneys. Sa robe est généralement gris fer (très rarement bai et bai sombre), parfois truitée, ou même noire à la naissance mais elle s'éclaircit avec l'âge, pouvant devenir un blanc immaculé après trois ans. Sa robe claire n'attire pas les moustiques de sa Camargue natale et la résistante texture de sa peau le protège des piqûres d'insectes.

Malgré sa petite taille, c'est un cheval de travail extrêmement maniable, très bon porteur et résistant. Il a un caractère tranquille.

Sa tête est un peu grande, épaisse et carrée, de profil rectiligne ou convexe, avec les ganaches prononcées. Avec son nez busqué, son front large et plat et ses oreilles courtes mais très mobiles, il est fort et résistant à la fatigue. Son chanfrein est rectiligne et ses yeux, à fleur de tête, sont grands et expressifs. Son encolure est courte, musculeuse, large à la base et ornée d'une crinière très fournie, souvent double. Son rein est long et puissant et ses flancs sont développés. La ligne dorso-lombaire est droite, la croupe, elle, est oblique. Le thorax est ample. Sa poitrine est profonde et très large alors que son épaule droite et courte s'achève par un garrot plat, mais assez prononcé. Avec son avant main massive et son rein long et puissant, l'arrière main est parfois avalée mais musclée et forte. Enfin, sa double queue, attachée bas, longue et traînante, balaie le sol.

Les poulains Camarguais naissent bruns
et s'éclaircissent avec l'âge

On le dit petit, ventru (à cause de son ventre arrondi) et trapu avec un poil épais et hirsute ; mais ses membres sont très solides, mêmes étant grêles, et forts avec des pieds très sûrs. Les articulations sont sèches et résistantes ; les jambes et les avant-bras sont longs. Son pied au sabot gris ou rose (généralement non-ferré) est très évasé et résistant; ceci étant dû à l'adaptation des sols marécageux de la région.

Les Camarguais dits "améliorés", produits de croisements avec des barbes et des anglos-arabes, sont plus grands et plus foncés de robe que les Camarguais authentiques.

Le cheval de Camargue n'est pas très rapide mais il est très agile. Sa rusticité, son endurance et sa sobriété sont remarquables. Il a beaucoup de qualités et est actuellement utilisé comme monture par les gardians (gardiens de troupeaux de taureaux) ; il demeurera sans doute longtemps encore un élément très remarqué du folklore provençal.





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