L'âne, dont le nom latin est Equus asinus, est un vertébré. Il fait partie de la classe des ongulés (mammifère ongulé domestique de l'ordre des périssodactyles, de la famille des équidés). Il peut atteindre jusqu'à 2,70 m de long et 1,50 m environ au garrot et peser jusqu'à 400 kg. Il est le cousin du cheval, de l'hémione du Tibet, de l'onagre de Perse et des Zèbres. L'âne est sans doute originaire d'Afrique d'où il a gagné l'Espagne et l'Europe occidentale depuis la plus haute Antiquité.
Si en gros la conformation de l'âne se rapproche de celle du cheval, elle en diffère par quelques caractères constants. Le cheval a 6 vertèbres lombaires alors que l'âne n'en a que 5, ce qui diminue la souplesse de ses reins, mais augmente leur force ; la tête est relativement plus volumineuse avec un front plus large et les naseaux moins dilatés. Les oreilles sont mobiles, longues et garnies de poils à l'intérieur. Généralement, plus l'animal est vigoureux et beau, plus ses oreilles sont bien portées. Les dents permettent en principe de reconnaître l'âge, comme pour le cheval, mais les modifications dentaires sont quelquefois moins régulières et donnent des renseignements plus ou moins précis. L'encolure est souvent grêle, excepté chez le mâle. Elle est dans le prolongement de la ligne du dos. La crinière est généralement peu abondante, courte et droite, non retombante comme chez le cheval. Le garrot est toujours très bas, ce qui s'accorde avec les allures peu développées de l'âne. Il relie le dos à l'encolure, à la base de laquelle il prend naissance. C'est à cet endroit que l'on mesure la hauteur de l'animal. Le dos est normalement droit. Il devient concave ou ensellé avec l'âge, le labeur ou à l'issue de trop nombreuses maternités. Il est souvent marqué par une raie de mulet, qui peut former une croix au niveau du garrot : la Croix de Saint André, ou Bande Cruciale.
La croupe est courte et inclinée. La queue est fine, de longueur moyenne, portant à son extrémité un toupet de crins ressemblant quelque peu à un pinceau. Son rôle est de favoriser l'équilibre de l'animal et de chasser les insectes. Le poitrail est naturellement étroit, ce qui ne peut être considéré comme un défaut que si il indique une capacité respiratoire insuffisante qui, dans tous les cas, est inférieure à celle du cheval. L'âne supporte moins bien que ce dernier les allures rapides et prolongées. Le ventre est normalement peu volumineux pour des conditions normales d'alimentation. les mâles ont les organes génitaux bien développés. Les membres sont plus grêles que ceux du cheval, notamment les avant-bras. Le cheval a une châtaigne aux 4 membres, l'âne n'en présente qu'aux membres antérieurs ; c'est l'empreinte digitale de l'âne. Les membres peuvent être zébrés. La cuisse est plate, c'est à dire que sa face externe est peu développée ; ce qu'il ne faut pas confondre avec de la maigreur ou un défaut. Le pied est plus étroit et relativement plus haut, la sole est plus concave ce qui donne un pied plus creux en dessous, la corne est beaucoup plus dure et sèche que chez le cheval. Le sabot de corne noire a une apparence carrée, en forme de pince. La muraille est plus élevée, plus épaisse, le talon en général plus haut que chez le cheval. La fourchette est plus petite et plus relevée.
Deux ânes communs auprès de leur propriétaire
Le cri se nomme le braiment ; il est saccadé, impressionnant et peu agréable à entendre. Chez le mâle, il se traduit le plus souvent lors de la déclaration d'amour par le "hi-han" bien connu qu'il répète 5 à 6 fois ; il pousse ensuite quelques soupirs qui ressemblent au son d'un soufflet de forge. L'ânesse répond par un braiment plus doux. Le dialogue peut devenir un choeur si le groupe asin est important.
Pratiquement toutes les régions de France avaient sélectionné une variété d'ânes qui convenait au travail sollicité. Les ânes étaient sélectionnés en fonction de leur utilisation. Certains avaient une fonction bien définies, particulièrement :
le travail agraire, pour l'âne du Cotentin et l'âne de Gascogne ;
le transport bâté en montagne, la transhumance, le transport de sel, de la glace naturelle, du ravitaillement des bergers... pour l'âne de Provence, (appelé aussi âne du pays de Crau, âne d'Arles ou encore âne de Savoie) ou l'âne des Pyrénées ;
le transport bâté pour l'acheminement des bidons de lait ou des caisses de fromages pour l'âne de Normandie ;
le débardage du bois de la montagne ou sur des terrains accidentés pour l'âne de Gascogne ;
le halage des péniches (l'âne gris du Berry ne doit pas être trop grand pour loger dans la péniche mais pas trop petit et assez fort pour arriver à la tracter) ;
les menus travaux de la ferme, le labour et la production mulassière.