La Licorne est un animal fabuleux, légendaire, d'un blanc éclatant, ayant la tête et les jambes d'un cheval et une longue corne au milieu du front ; une sorte de gazelle à corne frontale unique. La licorne est décrite comme un animal sauvage et très robuste, ressemblant à une chèvre, que seule peut capturer une vierge pure. L’animal lui-même tend à grandir, à s’adoucir, à devenir régulièrement blanc, à ressembler à un cheval.
La licorne est cet animal, porteur de symbolismes et de fantasmes divers, qui a hanté l’imagination d’écrivains et de peintres depuis l’Antiquité tardive jusqu’à la Renaissance et même au-delà. En fait, ce sont les artistes qui ont assuré son succès.
Symbole de la sainteté et de la chasteté, elle est présente dans un grand nombre de tapisseries du Moyen Âge et très fréquente dans les armoiries héraldiques.
Comme tous les équidés, la licorne est un symbole ambivalent. Elle associe cruauté et sauvagerie à la soumission la plus extrême. De fait, elle est tantôt la monture d'hommes et de femmes sauvages, tantôt la bête qui pose sa tête sur le giron de la pucelle et docilement se couche à ses pieds, acceptant sa mort (rituel de la chasse à la licorne). La forme la plus classique de la légende la montre inséparable d’une jeune fille ; son histoire est donc celle d’un couple, et l’aspect érotique peut être tenu pour central même là où le symbolisme religieux prédomine en apparence. Aussi est-il absurde de voir dans la licorne un symbole de pureté : elle en est l’emblème, en raison de son lien ambigu avec une jeune vierge.
Jusqu'au 18ème siècle, la licorne sera considérée comme une espèce exotique "réelle", car familière, habitant l'Ethiopie, la Chine ou l'Inde.
Depuis l'Antiquité, les érudits fournissent de la licorne occidentale des descriptions très précises, quoique fort discordantes.
L'historien grec Ctésias, au 5ème siècle avant J-C, lui donne l'allure d'un onagre, avec une robe blanche et une tête pourpre ; il la dote d'un corne unique, longue et droite au milieu du front, dont la couleur, blanche à la base, devient noire puis écarlate.
Pline, au 1er siècle, mentionne un "cheval unicorne". Au 16ème siècle, l'animal est toujours décrit avec un corps de cheval, mais une tête de cerf, des pattes de chevreuil, ou des pieds d'éléphant et une queue de sanglier.
Nul, en tout cas, ne doute de l'existence de cet animal, accréditée par la Bible. Les nombreuses cornes vendues par les apothicaires constituent autant de preuves : ces longs appendices, censés prévenir les pestes, les convulsions et l'épilepsie, finiront exhibés dans les cabinets de curiosités de l'Europe entière.
Peu à peu, les savants chercheront à les attribuer à des animaux réels : rhinocéros, oiseau garde-boeuf, oryx algazelle, narval (ou licorne de mer)...